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“Quand on danse, on est tous égaux”Publié le 15 février 2019

Le Rinha Crew de Goma danse avec les enfants de la rue dans le centre des jeunes Don Bosco, pour leur projet Vijana Up. En collaboration avec le Belge Milan Emmanuel, ils ont créé un espace pour que les enfants découvrent leurs superpouvoirs.

Les répétitions sont en cours dans le centre des jeunes Don Bosco. Milan Emmanuel, un danseur musclé d’origine belge, apprend une chorégraphie à une trentaine de jeunes garçons. Faraja Batumike, qui dirige le Rinha Crew, leur enseigne le « Baby Freeze », une technique issue des B-Boys, pour laquelle le corps est tenu en équilibre, à l’horizontale, sur les mains – pour le plus longtemps possible. Certains des jeunes ne portent pas de chaussures, et leurs vêtements sont déchirés, mais ils font preuve d’une énergie et d’une concentration frappantes.

Respect et Discipline

Pour leur projet Vijana Up, le Rinha Crew invite les enfants à des cours de danse hebdomadaires, dans le centre de jeunes ou dans d’autres lieux à travers la ville de Goma. « La danse leur donne une nouvelle perspective, » explique Benjamin, un membre du Rinha Crew. « Nous espérons leur offrir un avenir meilleur que leur vie dans la rue. » Benjamin nous présente deux des garçons, qui ont gagné plusieurs prix dans des concours de danse à Goma. « Au début, c’était difficile de les motiver, » avoue-t-il, avant d’ajouter : « Quand on danse, on doit respecter son partenaire. Danser est une activité sociale. Et ça demande beaucoup de discipline. » Derrière lui, quelques garçons tentent de faire le poirier, et de marcher sur leurs mains, avant de s’écrouler sur le béton dur, mais ils se relèvent et ils réessayent encore et encore.

Le respect et la discipline ne sont que deux des multiples éléments que ce projet offre aux enfants. Dani, un des garçons qui a gagné un prix dans une compétition de danse locale explique, avec humilité, qu’il apprécie tout particulièrement ce projet qui lui a fourni des chaussures. Bien que Faraja et ses collègues n’aient pas les moyens de financer les frais scolaires ou autres besoins urgents des enfants, ils les aident autant que possible avec des petites choses. De plus, ils offrent un soutien individuel aux garçons et leurs donnent des conseils lorsque, par exemple, ils ont des problèmes à la maison.

Rien que ton corps

Ça fait plus de 20 ans que Milan est danseur, et il est la personne idéale pour travailler avec les jeunes garçons à Don Bosco. Après une carrière en tant que B-Boy, il a commencé à travailler avec des chorégraphes de danse contemporaine. Lorsqu’il a créé sa propre compagnie, No Way Back, son objectif principal était d’amener le théâtre à la rue, et la rue au théâtre. Lors de ses propres prestations dans la rue, il devient « Super Showman », un personnage avec le pouvoir de faire découvrir aux autres leurs propres superpouvoirs. Souvent, il sélectionne des membres du publique et les encourage à danser, pour leur propre divertissement, ainsi que celui des autres spectateurs.

Bien que les garçons au centre des jeunes ne possèdent presque rien, pour la danse il ne leur faut que leur corps, et rien de plus. Milan pense que les personnes peuvent s’affirmer et recréer leurs personnalités par le biais de la danse : « Parce que quand on danse, on doit se montrer, on doit prendre une position. »  C’est ce qui fait la différence pour ces enfants dans des situations très précaires, explique-t-il. « Quelle heure est-il ? » demande Milan, après une des répétitions de la chorégraphie, les enfants répondent en chœur : « C’est l’heure du show ! »

Créer un espace pour l’égalité

Pour le Rinha Crew, il est important de travailler en même temps avec des enfants qui vivent dans les rues de Goma, et avec des enfants qui vivent dans des circonstances relativement normales. « Lorsqu’ils dansent, c’est une façon pour eux d’entrer en contact. Parce que quand on danse, on est tous égaux. » Faraja explique que la danse offre une plateforme pour les enfants de la rue et autres enfants de partager sur un pied d’égalité. Il n’y a pas de différence de statut, lorsqu’il s’agit de la danse. Israel, un des garçons au centre des jeunes, dit : « Quand je vois Faraja et le groupe, ça me donne envie d’être comme eux, je veux aussi devenir danseur. » Cependant, si un enfant n’est pas inspiré ou intéressé par la danse, le projet Vijana Up offre aussi des cours de beat-box, de graffiti ou de DJ.  

Vous pourrez voir la danse énergétique des enfants de Vijana Up Samedi sur la Mini scène.




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