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L'art va au-delà de nos conflits, au-delà de nos frontièresPublié le 10 février 2023

"Au départ, j'étais vraiment effrayé d'arriver ici. Mais j'ai réalisé que nous sommes ceux qui doivent apporter le changement.” Ces mots sont de Reagan Shema, un des artistes de la région des Grands Lacs qui a participé à l'atelier de slam à l'Institut français de Goma. Reagan vient du Rwanda et se trouve à Goma pour la première fois de sa vie, en plein moment où les jeunes de la ville expriment leur colère face à l'insécurité qui règne dans la région. Pourtant, malgré la situation tendue avec son pays d'origine, Reagan a seulement eu de bonnes expériences à Goma. “C’est libérateur de faire quelque chose pour attirer l'attention sur ce qui se passe ici”, a-t-il déclaré.

L'initiative "Slamani" a rassemblé les jeunes de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi, dans le cadre du festival Amani, qui célèbre depuis dix ans l'esprit de solidarité et de compassion qui unit les communautés. Les ateliers du 6 et 7 février ont été dirigés par le slameur congolais Yekima de Bel'art, la slameuse belgo-burundaise Joy Goia Slam et le rappeur sénégalais Didier Awadi. “On nous a demandé d'écrire sur l'espoir”, a déclaré Abumba. Elle a donc réfléchi sur elle-même pour comprendre ce qui pouvait lui apporter de l'espoir dans cette situation de crise humanitaire et de choc. "Et j'ai réalisé que l'espoir est simplement ce moment de bonheur où l'on passe du temps ensemble ou où l'on partage des strophes, même s'il n'y a pas de paix”, a déclaré la slameuse, également connue sous le nom de "boule d'énergie".

C'est cet espoir et cette énergie qui ont été ressentis lors de la performance du 8 février à la salle d'exposition de l'Institut français. Les œuvres des artistes abordent les droits des femmes, la confiance, la résistance et bien sûr la guerre dans l'est du Congo. Le slameur Depaul Sniper Bakulu de Goma a demandé au public de se lever pour rendre hommage aux personnes déplacées.

Marc, un slameur burundais, est déjà venu plusieurs fois à Goma, considérée comme la ville la plus importante pour les échanges artistiques dans la région. "Mais cette fois-ci, rien ne se passe et cela me fait très mal, car Goma est une ville que j'aime beaucoup". En cette période, il est donc d'autant plus important de travailler ensemble : "Parce que cela montre que l'art va au-delà de nos conflits, au-delà de nos frontières”.

Et c'est ainsi que les onze jeunes gens se partagent la scène pour présenter le spectacle qu'ils ont créées ensemble : en swahili, en français, en anglais et en kinyarwanda. "Travailler avec des personnes qui ne parlent même pas la même langue me fait réaliser que nous avons effectivement un langage humain et que nous n'avons pas toujours besoin de mots", dit Reagan. L'initiative de deux jours a également changé son opinion sur la poésie. "J'étais d'avis que la poésie devait être pratiquée seule.” Reagan s'attendait à ce qu'ils travaillent tous sur leurs propres morceaux pendant l'atelier. "Mais ils nous ont fait travailler ensemble".

Personne ne semble se soucier du fait que lors de la restitution, il y avait peut-être encore une fausse note ou qu'un fragment de texte avait été oublié. Car ce qui compte avant tout, c'est, comme l'a dit Marc Mulindwa du Burundi : "Nous tous faisons des textes pour la paix à Goma. Nous avons tous cette mission de faire quelque chose et de nous engager pour le vivre ensemble”.

Ce message aura certainement un grand effet de signal pour le public lorsque le groupe se produira sur la scène du festival Amani le 12 février.

Vous ne connaissez pas encore la programmation des 3 jours du Festival Amani 2023 ? C'est par ici !

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